Accouchement médicalisé, le dangereux parcours de la combattante

Les femmes se résignent à être des patientes allongées sur des lits d’hôpital, plutôt que des futures mères, en train d’enfanter activement.

L’accouchement médicalisé a été tellement banalisé par la presse féminine que les femmes n’ont même plus idée qu’elles peuvent refuser toutes ces techniques qui les rendent totalement dépendantes des médecins et qui les dépossèdent du vrai vécu de leur accouchement.

Entrées à l’hôpital, elles se soumettent à toutes les directives qui leur sont imposées, pensant que plus l’accouchement sera contrôlé par une technologie ultra-moderne, plus il aura de chance d’être réussi.

Elles se livrent, corps et âmes, aux technocrates de l’accouchement qui, d’un bout à l’autre du travail, décideront de tout sans laisser au corps de la femme, ni au bébé lui-même, l’occasion de s’exprimer.

Elles se résignent à être des patientes allongées sur des lits d’hôpital, plutôt que des futures mères, en train d’enfanter activement.

Il serait temps que les femmes reprennent, elles-mêmes, les décisions concernant leur accouchement. Il serait souhaitable qu’elles reprennent le contrôle de leur corps et la responsabilité de leur bébé après la naissance.

Pour cela, elles doivent être correctement informées sur la réalité des protocoles couramment employés dans les hôpitaux, sur leurs inconvénients et leurs effets secondaires, afin de choisir en conscience, l’accouchement qui leur convient le mieux.

La préparation psy : inexistante

Les statistiques montrent que les accouchements difficiles sont la plupart du temps liés à une absence de préparation psychologique. Ça se passe comme dans le sport de haut niveau où la réussite est programmée au niveau du corps par un film intérieur de l’épreuve dans tous ses détails, et cela d’une façon répétitive.

Or certaines femmes, parce qu’elles ont peur de l’accouchement, refusent d’y penser, ceci les privant de la programmation cellulaire indispensable au déroulement paisible de cet acte naturel.

Concernant la phase contractions préliminaires et dilatation du col, j’en profite pour mentionner le bain chaud bien connu qui atténue considérablement les douleurs et accélère la dilatation – mais il faut disposer d’une baignoire.

A noter aussi qu’il existe pour les perfectionnistes une méthode d’accouchement sans douleurs d’origine américaine : l’hypno-naissance enseignée en mini stages près de Toulouse par François et Julie Gerland au 05 61 68 33 82 ou 05 61 68 33 02.

Le soutien et les encouragements des proches et des « accompagnants » jouent également un très grand rôle. Ils sont rarement conviés. Les sages-femmes, outre leur compétence médicale, assurent un soutien psychologique important, mais elles n'ont plus le temps.

La position lithotomique : inepte

Que dire de l’accouchement en position dite lithotomique (allongée sur le dos, les jambes relevées) imposée aux femmes par le corps médical, parce qu’elle permet une meilleure visibilité ! Très inconfortable pour la parturiente, cette position multiplie au moins par dix les douleurs de l’accouchement.

Il a été institué que les femmes ont besoin de médicaments pour résister aux souffrances de l’accouchement, mais elles ont le droit de les accepter ou de les refuser. Durant le travail, il suffit pourtant de quelques mesures simples : marcher, changer de position et ne pas rester sur le dos... pour diminuer le besoin de médicaments et notamment de péridurale. Mais presque aucune clinique ne propose ce genre de « délassement ».

La péridurale : banalisée

Ah la péridurale ! Cette « merveilleuse » invention qui facilite la naissance reflète très bien la société dans laquelle nous vivons où tout fonctionne par le biais d’écrans protecteurs de la réalité, du « live ».

Ce menu séduisant, systématiquement proposé aux femmes, est de nature à les rassurer et les sécuriser. Pourtant cette technique délicate qui consiste à injecter un anesthésiant dans la moelle épinière est loin d’être anodine.

Aussi constate-t-on de temps en temps des femmes se retrouvant paralysées du bas du corps sur des périodes pouvant aller de 8 à 15 jours, ou avec des migraines intenses sur les mêmes périodes ; et tant pis pour celles sur qui cela tombe…

D’après l’American Journal of Obstetrics and Gynecology qui a fait paraître une étude concernant des femmes ayant choisi d’accoucher sous péridurale :

  • la première phase du travail a duré en moyenne deux heures de plus ;
  • la deuxième phase a duré une heure de plus ;
  • plus de la moitié de ces femmes ont eu besoin d’ocytocine pour intensifier le travail ;
  • quatre fois plus de femmes ont eu des bébés se présentant mal ;
  • deux fois plus de femmes ont eu recours aux forceps et ventouse ;
  • un quart d’entre elles (25%) a accouché sous césarienne (comparé aux 2% pour le groupe qui avait choisi un accouchement sans médication !).

Mais ce n’est pas tout. Le Dr Michel Odent - qui a dû s’exiler en Angleterre en raison de ses travaux trop dérangeants pour les pontes de l’establishment – a témoigné d’expériences effectuées sur des brebis et des truies que l’on a fait accoucher sous péridurale. Elles ne s’occupaient pas de leurs petits, et parfois même les tuaient. Bien sûr, cela ne veut pas dire que ceci soit valable pour la femme, mais quand même, il semble qu’il subsiste un reliquat de désordre hormonal émoussant quelque peu l’instinct maternel.

Quand aux nouveau-nés accouchés sous péridurale, l’on constate très souvent chez eux une grande agitation qui peut perdurer plusieurs semaines, comme si leur système nerveux avait été intoxiqué par la drogue au travers du placenta.

Les fabricants américains d’anesthésiques utilisés pour les péridurales se contentent de signaler que leur action à long terme sur le fœtus n’a pas été étudiée, pas plus que leur impact sur la vie ultérieure de l’enfant.

Pour ce qui est des effets immédiats, des études récentes ont montré de très nombreux effets négatifs sur les bébés dont les mères ont reçu des antalgiques : atteinte du système nerveux central, diminution des réactions sensori-motrices (qui peuvent affaiblir la création de liens avec l’enfant), perturbation de comportement alimentaire (la majorité des bébés souffrent de reflux gastrique), perturbation du réflexe de succion, abaissement du score aux tests de développement infantile, augmentation de l’irritabilité.

L'épisiotomie : systématique

 

Tout comme la rupture de la poche des eaux, l’épisiotomie fait partie du protocole. Or, contrairement à une idée reçue, l’épisiotomie ne diminue pas le risque de complications périnéales. Au contraire, elle le majore. Une étude parue dans TheLancet (décembre 1994) montre que l’épisiotomie est systématique, elle concerne 83% des accouchées et que l'on observe, post-partum, davantage de réparations chirurgicales, de douleurs périnéales et de complications de cicatrisation chez les adeptes de l'épisiotomie systématique que dans les établissements où cette pratique est réfléchie. Dans ces établissements, 30% seulement des parturientes la subissent.

Les injections d’ocytocine, pour accélérer la dilatation du col, ne laissent pas aux tissus le temps de s’imprégner d’hormones et de se détendre correctement. C’est cette médication de gens pressés qui implique systématiquement le recours à l’épisiotomie. Pour que la mère échappe à la déchirure périnéale et à l’épisiotomie, il faut qu’elle soit en position verticale (accroupie, à quatre pattes) pour travailler avec la pesanteur et non contre elle. De cette manière, la tête du bébé étire lentement le périnée, sans provoquer de déchirure.

L'expulsion : le réflexe contrarié

Lorsqu’une femme accouche dans une parfaite intimité, on assiste au moment des dernières contractions précédant l’arrivée du bébé, à un réflexe d’éjection du fœtus. Souvent, juste avant l’orage de la naissance, les femmes expriment une peur d’une façon plus ou moins directe (j’ai peur, je vais mourir ou qu’est-ce qui se passe ?).

Si, pendant cette brève phase de transition, il n’y a aucune interférence, si la femme peut exprimer sa peur librement, les fortes contractions d’éjection surgissent dans toute leur efficacité. C’est ce que Michel Odent appelle « la peur physiologique ». Lors de la dernière contraction, la future mère est souvent debout, penchée en avant, appuyée sur un meuble, suspendue à quelque chose ou a quatre pattes. Les déchirures sont très rares après un véritable réflexe d’éjection car les femmes trouvent des positions qui permettent une distension harmonieuse de la vulve.

La séparation de la mère

La préoccupation majeure, lors d’une naissance douce, doit être de ne pas perturber le couple mère-bébé et de ne pas avoir d’attitude agressive envers le nouveau-né.

  • Dans les hôpitaux, on est généralement pressé de couper le cordon, alors qu’on devrait attendre que le sang ne batte plus à l’intérieur pour le faire.
  • On aspire le bébé, même s’il crie énergiquement alors qu’il n’y a aucun inconvénient à le laisser crachoter des glaires pendant un jour ou deux.
  • On évalue le « score d’Apgar » : on lui met des gouttes dans les yeux, on le pèse, on recherche des malformations… et peut-être lui fait-on une discrète piquouse de je ne sais quel vaccin.
  • Puis on le sépare de sa mère pour qu’elle se repose.

Toutes ces pratiques réduisent, de façon subtile, le contact mère-bébé. Après une naissance naturelle, la mère est éveillée et consciente, dynamisée par l’accouchement et désireuse de passer du temps avec son bébé sur son ventre, pour le toucher, le regarder, le nourrir, tandis que le bébé a besoin de la présence réconfortante de sa mère et de sa chaleur, de son contact, de sa voix, de son odeur. L’exaltation qu’éprouvent beaucoup de femmes après leur accouchement les aide à dépasser leur épuisement.

Quand la sage-femme est remplacée par un obstétricien

L'obstétricien ne devrait intervenir qu’en cas de problème…
Les pays qui ont les plus faibles taux de mortalité maternelle et périnatale sont ceux qui ont les taux les plus élevés d’accouchements suivis par des sages-femmes (Pays-Bas, pays scandinaves, Japon).
- Les pays qui ont les taux les plus élevés d’obstétriciens ont les taux les plus élevés de césariennes (États-Unis 25%).
- L’OMS conseille de faire appel à des sages-femmes pour le suivi de la grossesse, la naissance et les soins du nouveau-né. Les résultats sont alors meilleurs pour les mères et pour les bébés car les sages-femmes proposent une surveillance prénatale personnalisée. Elles respectent la naissance en tant que processus normal et encouragent à faire des choix éclairés. Elles offrent aux femmes désirant des accouchements normaux, naturels et doux, une surveillance compétente de la grossesse.

L'hôpital est-il l'endroit le plus sûr pour accoucher ?

- Une étude américaine portant sur 242 000 naissances à l’hôpital et 2 200 naissances à la maison montre un taux de mortalité infantile de 12 ‰ dans les hôpitaux, contre 4 ‰ dans les naissances à domicile planifiées (Centre américain de surveillance des maladies). 
- Une autre étude menée par le Dr Lewis Mehl-Madrona prouve que les complications et les interventions sont beaucoup plus fréquentes à l’hôpital qu’à la maison.
- Parmi les mères accouchant à la maison, 5% seulement reçoivent une médication contre 75% parmi les mères hospitalisées.
- Il y a 3 fois plus de césariennes à l’hôpital que dans les naissances planifiées à domicile puis transférées à l’hôpital.
- Le taux de détresses fœtales, d’infections néonatales et de lésions dues à l’accouchement est plus élevé chez les bébés nés à l’hôpital.
- Le taux d’épisiotomies est 10 fois plus élevé chez les mères hospitalisées et elles souffrent 2 fois plus souvent de déchirures périnéales graves dues à l’utilisation des forceps et à la position lithotomique.
- L’OMS estime que les hôpitaux qui ont un taux de césariennes supérieur à 10% interviennent trop souvent dans le déroulement de l’accouchement.

Ces études, comme bien d’autres, soulignent qu’il faut réexaminer la croyance générale qui fait croire que l’hôpital est le lieu le plus sûr pour accoucher ! Et pendant ce temps, on fait la guerre aux sages femmes et à l’accouchement à domicile !

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0